La Coupe du monde 2026 dans la tourmente alors que Trump menace de déplacer les villes hôtes

novembre 18, 2025 Oliver Obel

Les États-Unis s'apprêtent à accueillir la majorité des matchs de la première Coupe du monde à 48 équipes, qu’ils coorganiseront avec le Canada et le Mexique. Seize villes — dont Dallas, Miami, Atlanta, Los Angeles, Boston et Seattle — se préparent à accueillir cette compétition élargie.

La FIFA a fait état d’une demande record, avec près de deux millions de billets déjà vendus, et annonce qu’environ six millions de places seront mises à disposition au total.

Mais Donald Trump a averti à plusieurs reprises que certaines villes hôtes, notamment celles dirigées par des élus démocrates, pourraient perdre leurs matchs s’il juge les conditions de sécurité insuffisantes. Le mois dernier, il a laissé entendre que Boston pourrait se voir retirer ses rencontres. Cette semaine, l’attention s’est brusquement tournée vers Seattle.

Un échange tendu dans le Bureau ovale

Lors de la séance de lundi dans le Bureau ovale, Trump a été interrogé sur la maire élue de Seattle, Katie Wilson, une socialiste démocrate qui prendra ses fonctions en janvier. Il a laissé entendre que la ville pourrait perdre ses matchs de la Coupe du monde en cas de problèmes de criminalité ou de sécurité.

« Si nous pensons qu’il y aura un signe quelconque de problème, je demanderai à Gianni de les déplacer dans une autre ville », a déclaré Trump en référence à Gianni Infantino. Il a ensuite décrit la future maire de Seattle comme « très, très libérale, voire communiste », ajoutant : « Si nous pensons qu’il va y avoir un autre problème, nous déplacerons cet événement vers un endroit où il sera apprécié et sécurisé. »

Selon News.com.au, cette ligne de questionnement inattendue a mis Infantino « en difficulté ». Il a finalement réaffirmé la position de longue date de la FIFA :

« La sécurité est la priorité numéro un pour réussir une Coupe du monde. » Il a souligné la forte confiance manifestée par les supporters, comme en témoignent les ventes record. Infantino a ajouté que la FIFA et les autorités américaines continuaient de collaborer via une cellule conjointe de sécurité pour garantir à tous les visiteurs un tournoi sûr.

Des dynamiques régionales sous tension

L’atmosphère politique entourant le tournoi s’est encore complexifiée après les récents propos de Trump à NBC News, laissant entendre qu’il serait prêt à autoriser des frappes américaines au Mexique pour viser les cartels de drogue.

Avec Mexico accueillant le match d’ouverture le 11 juin, ces déclarations risquent d’aggraver un partenariat déjà fragile entre les trois pays hôtes.

Les autorités mexicaines n’ont pas encore réagi officiellement, mais des analystes avertissent que cette rhétorique pourrait perturber la coordination cruciale entre les nations coorganisatrices.

Des changements de visa suscitent des questions

Trump a également annoncé que les ambassades américaines commenceraient à accorder la priorité aux rendez-vous de visa pour les supporters internationaux pouvant présenter des billets de match. Ce système, appelé FIFA Prioritised Appointment Scheduling System (PASS), vise à réduire les délais d’attente pour les entretiens.

Les autorités américaines ont indiqué que les demandeurs devraient obtenir un entretien sous six à huit semaines, et ont précisé que les détenteurs de billets seraient soumis au même processus de vérification que tout autre voyageur.

Certains diplomates ont été surpris par cette annonce soudaine, qui ne faisait pas partie du point de presse prévu dans le Bureau ovale.

Des conséquences potentielles pour les supporters

Les organisateurs du tournoi préviennent que toute reconfiguration tardive des villes hôtes pourrait provoquer d’importantes perturbations pour les supporters ayant déjà réservé leurs vols, hébergements et déplacements pour les jours de match.

Des changements de lieux à ce stade sont jugés extrêmement rares dans l’organisation moderne d’une Coupe du monde et nécessiteraient une coordination entre la FIFA, les comités locaux d’organisation et les agences fédérales.

Perspectives

Alors que le tirage au sort est prévu pour le 5 décembre, les autorités des États-Unis, du Canada et du Mexique s’efforcent de rassurer les supporters et de maintenir la stabilité.

Mais les interventions répétées de Trump ont introduit un nouveau niveau d’imprévisibilité dans un projet censé illustrer la coopération internationale — soulevant des questions sur la manière dont les villes hôtes, et la FIFA elle-même, pourraient réagir si la pression politique s’intensifiait davantage.

Sources : NBC News, News.com.au, Fox News