Ce que la rumeur d’un rachat par l’Arabie saoudite pourrait signifier pour l’avenir du FC Barcelone

décembre 17, 2025 Oliver Obel

Le FC Barcelone ne manque pas de qualité sur le terrain. Ce qui lui a manqué à plusieurs reprises, c’est la liberté. Désormais, de nouvelles spéculations concernant un possible changement de propriétaire rouvrent une question familière mais inconfortable : que se passerait-il si l’un des clubs les plus régulés du football acquérait soudainement une puissance financière sans précédent ?

Selon Marca et Sport, le Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite, présidé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, envisagerait une offre potentielle qui pourrait valoriser le club de Liga à environ 10 milliards d’euros.

Aucune négociation n’a été confirmée, mais l’ampleur de ce chiffre a suffi à faire passer la conversation d’une reprise progressive à une transformation rapide.

De la puissance sans certitude

Même en pleine crise financière, le Barça reste une force sportive majeure. Robert Lewandowski mène toujours l’attaque, Pedri dicte le tempo au milieu, et Lamine Yamal, deuxième au Ballon d’Or, incarne l’avenir à long terme du club.

Malgré les strictes limitations de dépenses et d’enregistrement imposées par La Liga, Barcelone a réussi à recruter le gardien Joan Garcia en provenance de l’Espanyol, et à obtenir Marcus Rashford en prêt de Manchester United des mouvements que Mundo Deportivo a décrits comme prudents sur le plan financier, plutôt qu’ambitieux.

Pourquoi un changement de propriétaire changerait les règles

Les difficultés financières du Barça sont bien connues. Reuters et The Athletic ont tous deux détaillé comment le niveau d’endettement et le système de contrôle des coûts de La Liga ont limité la capacité du club à enregistrer de nouveaux joueurs et à prolonger les contrats.

Une prise de contrôle n’augmenterait pas simplement la capacité de dépense ; elle éliminerait les barrières structurelles qui ont façonné la stratégie récente du club. Le simple fait d’éponger la dette modifierait la manière dont Barcelone planifie ses contrats, la profondeur de son effectif, son recrutement à long terme, et la perception que ses concurrents ont de lui sur le marché.

Cibler l’axe de l’équipe

Plutôt que de réunir une collection de stars, les besoins les plus évidents du Barça concernent l’axe central de l’équipe.

En attaque, Erling Haaland est fréquemment évoqué comme une référence à long terme si Barcelone venait à tourner la page Lewandowski. The Athletic a déjà rapporté que le département sportif du club avait étudié des profils d’attaquants de très haut niveau pour l’après-Lewandowski, même si le contrat d’Haaland avec Manchester City, courant jusqu’en 2034, rend tout transfert hautement improbable.

Sur les ailes, Nico Williams reste une cible de longue date. ESPN et Marca ont rapporté l’été dernier que Barcelone avait étudié la possibilité d’activer la clause libératoire de l’ailier, avant que des problèmes d’enregistrement ne fassent capoter l’opération. Williams a finalement prolongé avec l’Athletic Club jusqu’en 2035.

La levée des restrictions financières faciliterait grandement cette opération, bien qu’elle aurait des répercussions pour Marcus Rashford et Raphinha.

L’équilibre du milieu de terrain reste un autre dossier non résolu. Sky Sports et BBC Sport ont précédemment noté l’intérêt du Barça pour des profils de milieux défensifs, dans le but d’alléger la charge pesant sur Pedri. Moisés Caicedo, de Chelsea, correspond à ce profil, mais son transfert à 115 millions de livres depuis Brighton en 2023, ainsi que son contrat longue durée avec les Blues, en font une cible coûteuse et complexe.

En défense, le nom du défenseur central d’Arsenal William Saliba a été lié aux plus grands clubs espagnols. L’Équipe et The Guardian ont tous deux évoqué l’intérêt de longue date du Real Madrid pour l’international français, mais un Barça financièrement renforcé pourrait proposer un projet concurrent, notamment si un rôle de leader lui est garanti.

Opportunité, vigilance et retenue

Un afflux soudain de richesses s’accompagnerait d’un examen minutieux autant que d’opportunités. Reuters a déjà souligné que La Liga et l’UEFA surveillent de près les structures de propriété et l’équilibre compétitif, ce qui signifie que la surveillance réglementaire encadrerait le degré d’agressivité avec lequel Barcelone pourrait agir.

Pour l’instant, les discussions autour d’un éventuel rachat restent hypothétiques. Mais si la propriété change, Barcelone n’aurait pas besoin de se réinventer, mais de faire preuve de précision. Les fondations sont déjà là. Ce qui a manqué, c’est la liberté de construire dessus.

Sources : Reuters, The Athletic, Marca, Sport, Mundo Deportivo, ESPN, BBC Sport, Sky Sports, L’Équipe, The Guardian