Max Verstappen aurait pu jouer à Abu Dhabi, voici pourquoi il ne l’a pas fait
L’avantage de rythme de Verstappen s’est manifesté très tôt, lui permettant de prendre le large tandis que la tension liée au titre montait derrière lui. Autosport a rapporté qu’il comptait un peu plus de 12 secondes d’avance sur Oscar Piastri, mais le vrai enjeu concernait Norris, dont la troisième place suffisait à décrocher le championnat avec seulement deux points d’avance. Yuki Tsunoda s’est battu avec acharnement pour retarder l’inévitable, mais n’a pas pu maintenir la McLaren hors de la zone de danger bien longtemps.
Le contraste avec les finales passées était frappant. Le duel de 2016, lorsque Lewis Hamilton avait volontairement ralenti le peloton dans une ultime tentative de déstabiliser Nico Rosberg, reste une référence en matière de stratégie désespérée. Cette fois à Abou Dabi, aucun rebondissement comparable : ni bouchon orchestré, ni pari stratégique destiné à placer Norris en danger direct.
Les pilotes s’attendaient à autre chose. Oscar Piastri a admis à Sky Sports qu’il pensait que Verstappen “changerait la donne” à un moment donné. Charles Leclerc a partagé ce sentiment, disant qu’il s’attendait à ce que le Néerlandais “joue un peu” compte tenu des enjeux du championnat.
Verstappen explique sa stratégie
Après la course, Verstappen a expliqué aux journalistes qu’il avait envisagé plusieurs scénarios avant le départ, mais qu’il avait rapidement abandonné l’idée de manipuler le peloton. « J’avais beaucoup de scénarios en tête », a-t-il confié, ajoutant que le long relais de Piastri avec les pneus durs rendait le contrôle du rythme “plutôt difficile”.
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Il a également évoqué la vitesse naturelle de la Red Bull, qui aurait rendu toute tentative de ralentissement évidente et contre-productive. Selon BBC Sport, Verstappen a reconnu le bon rythme de Leclerc et ajouté que la stratégie à deux arrêts de McLaren réduisait les possibilités de dicter le rythme depuis la tête de course.
Le tracé du circuit a également joué un rôle plus subtil. Les modifications apportées au Yas Marina en 2021 ont supprimé l’ancienne chicane et l’épingle, remplacées par une portion plus rapide et fluide. Si ce changement avait contribué au titre spectaculaire de Verstappen en 2021, il compliquait désormais toute tentative de ralentir le peloton : les virages plus rapides et les longues zones d’accélération exposent davantage le leader aux attaques.
Limites tactiques dans un duel à deux contre un
Avec les deux McLaren à proximité et aucun coéquipier à portée stratégique, l’influence de Verstappen sur l’issue du championnat était forcément limitée. Le directeur de l’équipe Red Bull, Laurent Mekies, a indiqué que l’équipe avait envisagé un second arrêt tardif une option qui aurait pu remodeler la course en fin d’épreuve mais a jugé que le risque était trop grand.
« Nous avons choisi de rester en piste pour maximiser l’avantage dont nous disposions et nous concentrer sur la victoire », a expliqué Mekies. Il a attribué à la stratégie différenciée des pneus chez McLaren la réduction de la marge tactique de Red Bull, rendant tout regroupement du peloton « plus difficile qu’il n’y paraissait de l’extérieur ».
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Ce que cette finale nous enseigne
Malgré l’incertitude qui régnait avant la course, le championnat s’est finalement joué sur la constance, et non sur le chaos. Norris est devenu le 17e pilote britannique à remporter un titre mondial en F1, un exploit fondé davantage sur la régularité tout au long de la saison que sur des manœuvres spectaculaires en fin de parcours.
Verstappen, quant à lui, conclut l’année avec le rappel que toutes les finales ne nécessitent pas de coups de théâtre. Sa retenue à Abou Dabi peut signaler un champion de plus en plus sûr de son exécution plutôt que d’une stratégie perturbatrice une approche qui pourrait influencer la philosophie de Red Bull à l’aube de la saison 2025.
Sources : BBC Sport, Sky Sports, Autosport.
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