Les États-Unis envisagent de filtrer les réseaux sociaux des touristes qui se rendront à la Coupe du monde 2026 dans le cadre du plan Trump

décembre 12, 2025 Oliver Obel

Les visiteurs se rendant aux États-Unis pour la Coupe du monde 2026 pourraient faire l’objet d’un contrôle numérique renforcé à la frontière si une proposition liée à l’ancien président Donald Trump venait à être adoptée.

Selon un article du Daily Mail, l’administration envisage d’exiger des voyageurs étrangers qu’ils fournissent l’historique de leurs réseaux sociaux sur les cinq dernières années avant d’entrer sur le territoire américain.

Le débat sur la sécurité s’intensifie à l’approche du tournoi

L’intérêt pour le tournoi a grimpé après le tirage au sort de la Coupe du monde au Kennedy Center à Washington, lors duquel Trump a participé à la cérémonie.

L’événement a mis en lumière à la fois l’enthousiasme suscité par la compétition et les défis logistiques auxquels doivent faire face les trois pays hôtes — les États-Unis, le Mexique et le Canada — dans le cadre de la préparation à cette première édition à 48 équipes, qui pourrait attirer des millions de visiteurs.

Des restrictions de voyage passées en toile de fond

Trump indique depuis plusieurs mois son intention de renforcer le contrôle aux frontières. En juin, il a réaffirmé son projet de mettre en place ce qu’il qualifie de “restrictions de bon sens”, visant à protéger les Américains contre des “acteurs étrangers dangereux”.

Ces déclarations s’inscrivent dans la continuité des interdictions de voyage précédentes, qui ont concerné des ressortissants de 19 pays, dont Haïti et l’Iran — deux nations qualifiées pour le tournoi.

Selon le Daily Mail, l’administration envisagerait d’aller encore plus loin en exigeant des visiteurs étrangers — y compris ceux originaires de pays bénéficiant du programme d’exemption de visa, comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne — qu’ils divulguent leur historique numérique.

Une telle mesure viendrait renforcer une directive déjà en vigueur du Département d’État, qui invite les voyageurs à rendre leurs comptes de réseaux sociaux accessibles aux autorités américaines avant leur départ.

Un contrôle accru de l’activité en ligne

Les contenus publiés sur les réseaux sociaux ont déjà joué un rôle dans certaines affaires récentes liées à l’immigration. En juin, la chaîne norvégienne NRK a rapporté qu’un voyageur avait affirmé s’être vu refuser l’entrée aux États-Unis après que des agents l’aient confronté à propos d’un mème viral se moquant du vice-président JD Vance.

Le Département de la Sécurité intérieure a démenti cette version, expliquant que le refus d’entrée était lié aux aveux du voyageur concernant une consommation passée de drogues, et non à son activité en ligne.

Deux mois plus tard, les agences d’immigration ont reçu pour consigne de surveiller les publications sur les réseaux sociaux des demandeurs de visa ou de carte verte à la recherche de signes “d’antiaméricanisme”. Les autorités américaines n’ayant pas précisé ce que recouvre exactement ce terme, des groupes de défense des libertés civiles et des avocats spécialisés en immigration s’interrogent sur les modalités concrètes de cette surveillance.

Des zones d’ombre pour les visiteurs et les autorités

Si la proposition progresse, des millions de supporters se rendant en Amérique du Nord pour la Coupe du monde pourraient être confrontés à des contrôles supplémentaires, avec à la clé des retards potentiels aux points d’entrée américains.

Des spécialistes du droit rappellent que ce type d’exigence en matière de contrôle des réseaux sociaux est souvent contesté en justice pour des raisons liées à la protection de la vie privée, à la gestion des données ou encore au risque d’application arbitraire.

Sources : Daily Mail, Département d’État américain, Département de la Sécurité intérieure.